Services numériques : « Nous rendons accessibles des informations précieuses »

10 mars 2020

SICK développe des capteurs depuis 75 ans. Durant cette période, l’entreprise a toujours été un peu en avance sur son époque. Nous avons mené un entretien avec Christoph Müller, vice-président senior de l’Industrial Integration Space chez SICK AG au sujet de la voie que SICK entame avec les nouveaux services numériques.

Sensors as the starting point for Industry 4.0
Sensors as the starting point for Industry 4.0

 

Monsieur Müller, jusqu’à présent, on n’associait pas SICK aux solutions numériques. Pourquoi entamez-vous cette voie maintenant ?

Müller SICK se consacre depuis presque 75 ans aux sujets axés sur l’automatisation d’applications dans le contexte industriel. Les innovations au niveau des capteurs et leurs applications constituent toujours notre centre d’intérêt aujourd’hui. Mais nous connaissons l’environnement et les défis de la production, la logistique et l’industrie des processus. Et le capteur constitue le point de départ de l’Industrie 4.0. Des données y sont générées. Nous avons donc l’opportunité de profiter au maximum des technologies des capteurs de nos jours. La numérisation nous permet d’étendre notre rôle au sein de l’industrie et nous proposons des solutions pour des applications basées sur les capteurs.
 
Et comment se définit ce rôle à l’avenir ? 
Müller Nous proposons depuis longtemps des solutions qui vont bien au-delà de la simple composante d’automatisation. Nous étendons désormais cette approche système à l’espace du numérique. Nous aidons le client dès le processus de développement à développer virtuellement en virtualisant la fonction du capteur. Par ailleurs, et encore bien plus que c’est le cas aujourd’hui, nous veillons à ce que les données, parviennent automatiquement du capteur vers un ordinateur sur le site d’entreprise ou dans le cloud. Les données y sont interconnectées et traitées ultérieurement dans des contextes plus généraux. Les informations précieuses ne devraient plus dormir dans le capteur. Nous les rendons accessibles.

 

Data automatically makes its way from the sensor to the computer or into the cloud
Data automatically makes its way from the sensor to the computer or into the cloud

 

Quelle est la plus-value qui en résulte pour les clients ?

Müller De nos jours, les clients viennent nous voir avec un problème, qui n’a plus grand chose à voir avec la technique d’automatisation classique relevant des capteurs, de la logique et des actionneurs. Il s’agit bien plus d’organiser le processus commercial de manière à le rendre plus efficace. Pour cela, nos capteurs et systèmes fournissent les données qui permettent de résoudre le problème. Souvent, la simple visualisation de ces données offre déjà une énorme plus-value. Si je relie ensuite les données à d’autres paramètres du processus ou tout simplement à un savoir résultant de mon expérience, je peux éviter des problèmes au niveau de la qualité ou des temps d’arrêt.
 
Pouvez-vous décrire ce genre de visualisation ?
Müller Afin de pouvoir représenter virtuellement les informations du capteur dans l’univers du numérique, SICK fournit avec LiveConnect une connexion standardisée du capteur à partir d’une passerelle Edge, comme notre SIM1012 dans le SICK AssetHub. On y trouve des services permettant de traiter et de mettre en réseau les données statiques autant que les mesures du capteurs. En fait par exemple partie la visualisation des données du capteur en ligne et en temps réel ou la gestion des plannings de maintenance et des certificats d’appareils.

 

Representation of sensor information in digital space
Representation of sensor information in digital space

 

Comment le client a-t-il accès aux données correspondantes à son processus ? 

Müller Avec SICK AppSpace , le client peut accéder à des SensorApps individuelles et adapter rapidement ses capteurs pour l’application spécifique à réaliser. Via SICK IntegrationSpace®, nos clients ont accès à des logiciels basés sur le cloud. Des passerelles Edge telles que Sensor Integration Machines ou TDC-E relient les capteurs de SICK au cloud. Si ces conditions préalables sont remplies, il est possible d’intégrer verticalement et surtout rapidement n’importe quel capteur pour ces solutions cloud. Nous créons ainsi des solutions faciles à réaliser, nous ne nous limitons pas à seulement générer des données, mais aussi à les utiliser. 
 
Revenons une nouvelle fois sur SICK AppSpace. Il ne s’agit pas d’un nouveau développement. Pouvez-vous tout de même résumer brièvement de quoi il s’agit ? 
Müller En bref, l’idée était de fournir les applications pour capteurs. Nous souhaitions donner au client la possibilité d’adapter ses capteurs aux tâches spécifiques des capteurs. Aujourd’hui, SICK AppSpace héberge des SensorApps pour des applications spécifiques qui peuvent être installées rapidement sur le capteur ou l’Edge-Device. De plus, les développeurs de logiciels peuvent développer des SensorApps individuelles pour les applications de capteurs de manière autonome ou en collaboration avec une communauté de développeurs avec nos experts. 
 
Quelles sont les applications pour lesquelles vous proposez déjà des SensorApps ?
Müller Actuellement, les utilisateurs trouvent des applications pour le contrôle de la qualité, le guidage des robots et le positionnement dans notre AppPool. A partir du second semestre 2020, SICK va ouvrir AppSpace à un segment de clients qui n’a pas de savoir-faire dans le domaine de la programmation, afin de permettre à ces utilisateurs de réaliser des applications de capteurs spécifiques sans devoir écrire des codes. Nous avons conçu pour cela une interface graphique pour l’interconnexion et la configuration de blocs fonctionnels prédéfinis. Mot-clé : Graphical Application Modeling.

 

Programming of sensors
Programming of sensors

 

Quel rôle joue l’architecture d’automatisation ? 

Müller Elle aussi va changer. Jusqu’à présent, les données étaient pour la plupart du temps envoyées vers un automate programmable industriel qui génère une logique d’automatisation, à savoir la commande et la régulation de machines. L’utilisation des données s’arrêtait là et ne fournissait aucune information sur le processus de fabrication ou la création de valeur sur la ligne de production. Ici, nous proposons une solution à ce problème, par exemple avec notre logiciel basé PC FieldEcho qui fournit les données pour les capteurs IO-Link à travers la commande. Mais très souvent, l’installation est complétée de nos jours par une deuxième connexion à côté de la commande initiale. 
 
Vous parlez d’Edge-Devices ?
Müller Oui. En couplant les capteurs et des actionneurs à un Edge Device, on a accès à des possibilités totalement nouvelles. La transformation ultérieure et la mise en réseau peuvent se faire au niveau local ou dans le cloud. Quelles données le client rend accessibles ? C’est lui qui décide ! 
 
Parlons justement de la sécurité des données. Vos clients sont-ils prêts à divulguer leurs données aujourd’hui ? 
Müller Cela dépend des données et évidemment aussi de la plus-value pouvant ainsi être générée. Mais d’une manière générale, il ne s’agit pas de « divulguer », mais d’une protection adaptée des propres données contre un accès non autorisé ou une utilisation non autorisée. En tant que membre fondateur de l’International Data Spaces Association, nous nous penchons activement sur ce thème. Avec de nombreux partenaires, nous travaillons pour garantir une manipulation sécurisée des données.  
 
Monsieur Müller, nous vous remercions de cet aperçu intéressant de l’univers numérique de SICK. 
Müller C’est avec plaisir !
 

 

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Christoph Müller 

Vice-président senior de la gestion de produits Industrial Integration Space

Christoph Müller est responsable de la gestion de produits et du marketing pour Global Business Center Industrial Integration Space et donc des activités de SICK axées sur l’intégration verticale et les solutions d’Industrie 4.0 basées sur les données. Auparavant, il était entre autres responsable des segments Global Marketing and Communication de SICK ainsi que de la création de nouveaux secteurs.

 

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